La chapelle du Scapulaire révèle ses secrets

18.06.2025

Les travaux en cours à la chapelle du Scapulaire au Landeron ont permis de dégager les décors peints de 1683. Leur état de conservation est inattendu, tout comme les citations et motifs qui étaient inconnus jusqu'alors.

Enclave catholique en terre protestante, Le Landeron possède un riche patrimoine religieux dont témoigne remarquablement la chapelle du Scapulaire au cimetière des Bévières. Le site, caractérisé par son exceptionnel patrimoine funéraire, est aussi le dernier témoin de l'ancien et mystérieux établissement de Nugerol, qui de l'époque romaine au début du 14e siècle, constituait la principale localité de l'Entre-Deux-Lacs. Au Moyen Age central, en plus d'un château seigneurial, puis d'un bourg, il possédait deux lieux de culte soit l'église Saint-Ursanne (aujourd'hui la Blanche-Église de La Neuveville) et surtout l'église Saint-Maurice, dont la chapelle du Scapulaire constitue le dernier vestige monumental, puisque le reste de l'église a été démoli en 1828.

Correspondant à l'une des deux chapelles originellement accolées à la nef de l'église, elle doit son nom à la fondation d'une confrérie placée sous le titre de Notre-Dame du Mont-Carmel ou du Scapulaire en 1671. À l'origine largement ouverte sur l'église par une arcade et éclairée par une grande fenêtre encore bien repérables, elle est couverte d'une voûte sommée d'une clé portant les armoiries du Landeron et la date de 1674. Sous les enduits modernes, un décor polychrome portant la date de 1683 ornant les parois et la voûte vient d'être mis à jour. Ce décor, dont seul un fragment était connu, est en cours de dégagement dans le cadre de travaux de conservation-restauration suivis par l'office du patrimoine bâti et immatériel (OCPI). Il s'avère exceptionnel tant par la richesse de ses motifs que par son état de conservation.

Ces décors expressifs montrent d'indéniables similitudes d'avec ceux de la chapelle de Combes, bâtie à la même époque, et sont caractéristiques des réalisations baroques de la Contre-Réforme portée par les Orléans-Longueville, qui tentent de faire du Landeron une vitrine du catholicisme.

Conservée et aménagée sous sa forme actuelle en 1828, la chapelle, alors confiée aux frères Capucins du Landeron, aurait servi de chapelle funéraire jusqu'à la construction du nouveau funérarium en 1922 et abrité quelques temps encore l'imposant retable baroque à colonnes torsadées encadrant une représentation de l'assomption de la Vierge Marie, aujourd'hui exposé au Musée de l'Hôtel de Ville du Landeron.